La Bérarde
COMMISSAIRE(s) / GUIDE(s) : | Éric LAROCHE-JOUBERT (guide de haute montagne) | DATE(s) : | 8 au 11 mai 2024 | |
Nombre Jours de Guide : | 4 | |||
Nombre de participants : | 5 (Antoine L., Vincent B., Alix H., Hervé G., Jeanne D.) |
COURSE : | Autour de la Bérarde | MASSIF : | Écrins | ||
ALT. MAX : | m | DENIVELE : | DIFF. : | Niveau : AD/D (cotation 4/5) |
Compte rendu proposé par Vincent B.
Jour 1: Éric, y’avait pas marqué skis sur la liste !
Cette année, hasard du calendrier, le 8 mai et l’ascension s’enchaînent. Nous voilà donc avec un viaduc de 5 jours, et quoi de mieux qu’un séjour escalade pour profiter du retour des beaux jours ? Nous nous retrouvons donc comme à l’accoutumé à l’ALAS, avant de prendre la direction de St Christophe en Oisans, où nous faisons une halte à l’hôtel la Cordée pour poser nos sacs.
Après une autre petite pause chez Rochette, nous nous dirigeons vers la Bérarde. Arrivés au parking, nous croisons des skieurs, qui se demandent également ce qu’ils font là vu la météo (jour blanc, et petit vent frais). Il a neigé la veille, et les sommets sont recouverts d’un manteau peu stable. Eric décide de nous emmener à la Grande Rochaille, à l’assaut du Pilier de la Gorge, une voie en 6 longueurs en majorité dans le 4, parfait pour se remettre en jambe. On retiendra le petit pas de 5 sur du rocher humide, mais surtout la vue à couper le souffle et le bruit des avalanches de neige lourde qui partaient un peu partout sur les sommets alentours. Arrivés en haut, on prend encore le temps de savourer la vue, mais il faut déjà repartir pour ne pas rater l’heure du souper. Un petit sentier scabreux nous mène à un très beau rappel pendulaire. Certains ont cherché les prises sur la falaise pendant la descente, car oui, oui, c’était aussi une voie. Mais bizarrement personne n’était motivé pour la refaire dans l’autre sens (6B d’après le topo). C’était aussi la journée des premières pour Alix, première grande voie et premier rappel, bravo à toi. Nous rentrons à l’hôtel la Cordée, chez Marie-Claude qui nous a préparé un festin.
Jour 2 – J’ai la dalle, tartiflette ce soir ?
Réveil matinal malgré les 30 minutes concédées par Éric, tout le monde est sur le pied de guerre à 7h30. Et pour cause, la météo est radieuse (on voit enfin le haut des montagnes), et la journée s’annonce chargée ! Aujourd’hui on part à l’assaut de la Tête de la Maye, par la Pujolidal, 14 longueurs… rien que ça. Après une courte approche, on s’échauffe sur quelques longueurs sans difficulté, parfait pour s’entraîner à faire des relais efficaces. Comme on aurait pu le deviner, le thème de la journée, c’est la dalle, et le granit de la Bérarde ne déçoit pas! La faune locale est au rendez-vous, chamois, rapaces, et même une cordée de grimpeurs, une espèce rare à cette saison parait-il. Après 7 longueurs, on commence à avoir la dalle, et un magnifique plateau herbeux nous donne une belle opportunité pour picniquer, toujours avec la vue sur les Écrins. On repart de plus belle, mais ça se corse, la dalle se raidit peu à peu, et les prises de main se raréfient par endroit. Longeur 10, fonte des neiges oblige, un peu d’eau coule le long de la paroi. Éric nous évite le relais sous la cascade, mais nous n’échapperons pas à un brin d’escalade aquatique. Forts de cette expérience nouvelle et rafraîchissante, on repart vite pour retrouver du rocher sec sous nos chaussons (ouf). Les longueurs s’enchaînent, la fatigue commence à se faire sentir, et le mental s’érode au fur et à mesure que les chaussons ripent sur le granit. Un grand poète nous confiera plus tard ces mots: « pied bien posé, confiance née », si j’avais su… Finalement nous atteignons le haut de la voie, et après une petite pause malheureusement trop courte pour sortir les aquarelles, on redescend par un sentier raide pour retrouver les voitures. Après une bonne douche, Marie-Claude nous régale encore, les plats repartent vides et nous allons nous coucher la peau du ventre bien tendue.
Jour 3: Promenons-nous dans du 5
Décidément, la météo ne déçoit pas, et les nuages du premier jour sont bien loins. Aujourd’hui, Éric nous emmène grimper UCPA givré, une belle voie dans le 5 juste en face de St Christophe. Petit chantier en apparence (seulement 4 longueurs dans le 5, plus quelques longueurs optionnelles), le profil est globalement vertical. La voie longe une belle cascade, mais normalement on devrait garder nos chaussons au sec aujourd’hui. Bonus, même pas besoin de prendre la voiture, un sentier très agréable, peu tracé mais relativement bien cairné sur la fin nous amène au pied de la voie. Les cordées sont bien rodées, on se lance sans attendre. Mais la dalle d’hier a laissé des traces, ça tire dans les chevilles… Première longueur de 50m, un pas un peu bloc, et un relais des plus confortables (non), surtout quand on s’y retrouve à 4. Mais la belle vue sur la vallée nous fait bien vite oublier ces petits désagréments. S’ensuit une très belle longueur en 5C, assez constante, puis une en 5B à couper le souffle, des fissures en pagaille, on en redemande ! La dernière de la série, 5B assez originale, dissimule un pas délicat et plein de mousse. Mais avec quelques sangles et des dégaines on fait des miracles il paraît… on se demande où et comment Éric a réussi à passer… Apparemment il y avait une prise, bien cachée il semblerait. Après cela, une petite longueur en 3 pour se remémorer les souvenirs de dalle d’hier, mais on s’arrêtera là pour aujourd’hui, la longueur bonus attendra. Après avoir allégé les sacs à dos du picnic, on se dirige à travers la végétation vers le sentier qui nous ramènera à St Christophe. Mais avant de redescendre, on en profite pour faire trempette dans le torrent qui alimente la fameuse cascade. Éric nous propose également de nous essayer à l’aquarelle, 4 artistes, 4 styles, mais il y a encore du boulot avant que Rochette ait du souci à se faire! Après cette belle halte, on redescend par un large sentier, aérien par endroit. Arrivés à l’hôtel, nous savourons des boissons fraîches en terrasse, histoire de conclure cette journée en beauté.
Jour 4: C’est déjà fini ?
Ce matin, les topos sont de sortie au petit dej, l’envie de grimper toujours aussi présente, mais la fatigue accumulée nous oriente vers le site de couenne de la Grande Rochaille, aperçu le long du sentier d’approche le premier jour. En ce quatrième jour, le paysage a bien changé depuis notre arrivée, la montagne se dévoile petit à petit à mesure que la neige fond. Aujourd’hui on prend le temps pour grimper, mais une fois lancés, il n’y avait que la faim pour nous arrêter à midi. Et on remet ça l’après-midi, aucune voie ne nous résiste. Finalement on aurait pu partir pour une voie en 8 longueurs ! Après cela, retour à l’hôtel, en saluant les marmottes au passage. Un petit verre en terrasse pour conclure ce séjour, mais il est déjà temps de dire au revoir à Marie-Claude et de laisser cette belle vallée derrière nous. On repart des souvenirs pleins la tête, certes avec un peu moins de peau au bout des doigts, mais on reviendra, c’est sûr !
ÉVALUATION DES FRAIS | |
Nombre de véhicules et km | 2 véhicules, 200km |
Frais Trajet | |
Frais de guide | 60 € / pers |
Frais Hébergement-Repas | 229€ / pers |
Autres Frais | |
Total Frais |