COMMISSAIRE(s) / GUIDE(s) :	Éric LAROCHE-JOUBERT (guide de haute montagne)	DATE(s) :	Du 29/05/2024 au 03/06/2024
Nombre Jours de Guide :	4
Nombre de participants :	3 (Philippe L, Hervé G., Josua G)

COURSE :

Aiguilles de Bavella

MASSIF :

Corse

Compte rendu proposé par Josua G..

Camp d’escalade “Taffonidalle corsée” en Corse du 29/05/2024 au 03/06/2024. 4 jours d’escalade sur granit et taffoni + 2 jours de trajets en voiture + ferry.

Hébergement à l’Auberge du col de Bavella.

Participants : Philippe L., Hervé G., Josua G.

 Courses :

●      Sommet Castelluciu, voie « nouveau monde« , 6a, 200m, 7 longueurs.

●      Sommet Teghie Lisce, voie « incitation au voyage« , 6a, 250m, 8 longueurs.

●      Punta di l’Acellu, voie « arête de zonza« , 6a, 440m, 11 longueurs.

●      Punta d’Arghjavara, voie « Pesciu Biancu« , 6a+, 150m, 5 longueurs.

●      Couenne sur le site d’escalade de la Vacca

Le premier jour nous arrivons vers 9h à l’auberge du col de Bavella après une traversée de nuit en ferry très confortable. Le départ s’est fait la veille à 13h. Le trajet passe vite notamment grâce aux anecdotes de Philippe sur le CEA et les corses !

Nous déposons nos affaires et nous engageons rapidement dans notre première GV du séjour. Nous débutons « nouveau monde » au pied du Castelluciu en bas du col pour éviter le vent qui est relativement fort. Beaucoup d’autres cordées sont sur cette paroi, cette voie n’était pas notre première idée.

Voie principalement en dalle laissant apparaître quelques prises et quelques taffoni. Éric chute dans la première 6a en dalle. Il nous paye son coup le soir pour que ça reste entre nous ! Philippe fait toute la voie en tête pour laisser Hervé s’habituer au rocher. En fin de journée Philippe est bien KO, on ne l’entend plus !

Nous choisissons une voie qui semble mieux protégée menant au sommet Teghie Lisce (« dalle lisse »). L’approche est longue et ardue, nous suivons des cairns dans le maquis sans en voir le bout. Eric semble sûr de lui « oui, oui c’est par là ». Nous débutons la grimpe juste avant midi. Les premières longueurs ressemblent à la marche d’approche, nous évoluons sur des vires herbeuses et caillouteuses où les quelques arbres qui ont trouvé racine nous servent d’amarrage. Les longueurs sont plus ou moins exposées au vent. C’est la longueur en dalle en 6a qui est la plus exposée et rend le passage encore plus dramatique qu’il ne l’est déjà, une dalle lisse qui semble avoir des bords infinis. Eric y passe bien 20min pour passer le crux, nous hésitons à lui envoyer du renfort pour tenir son pied !

Nous arrivons finalement au sommet en milieu d’après-midi, le sommet n’est pas exposé au vent, le paysage qui nous entoure est magnifique, entouré du pic de la Luna et du mur lisse du dos de l’éléphant avec la Méditerranée au loin, c’est une pure merveille. La descente ressemble à la marche d’approche, en plus long. Notre récompense finale est de tremper les pieds dans le canyon de Polichellu.

Le soir nous rencontrons les 4 ouvreurs de Bavella Circus en 7c+ qui va sûrement devenir une voie culte de Bavella !

Le troisième jour le vent retombe mais reste aux alentours de 45km/h, c’est l’occasion de monter tout en haut des sommets de Bavella. Nous décidons de faire l’arête Zonza proposée par Philippe depuis le premier jour ! Nous mettons tous nos vêtements et commençons dans le vent et les nuages en espérant qu’ils se dissipent. L’ambiance se veut « haute montagne ». Les longueurs s’enchaînent sans grosse difficulté, le soleil nous réchauffe et les nuages se dissipent comme prévu. Nous faisons une pause casse-croûte dans la brèche et assistons à un sauvetage en hélicoptère dans une voie voisine où les grimpeurs se font helitreuillé suite à une chute de 15m dixit Corse matin. Nous laissons passer une cordée de 3 Corses qui nous montrent le chemin de la prochaine magnifique longueur dans les taffoni que nous passons avec quelques difficultés. Ils nous vantent la charcuterie corse et nous indiquent où s’en procurer au col.

Nous arrivons au sommet vers 16h ou 17h, la vue est splendide nous voyons le col de Bavella et tous les sommets environnants jusqu’à la mer ! La descente se fait par un magnifique rappel en fil d’araignée (enfin ! Josua l’attendait !) puis en redescendant par la variante alpine très alpine du GR20.

Finalement le dernier jour se veut orageux l’après-midi, nous choisissons une voie courte dans laquelle nous pouvons réchapper facilement. « Pesciu Biancu » est plutôt en dalle, avec quelques passages très lisses avec peu de prises ! Ce qui donnera à Eric des sueurs froides, et les autres aussi ! Le ciel est menaçant mais la météo tient bon. Nous redescendons en 5 rappels sans coincer la corde et picniquons en bas. Comme la météo semble tenir nous allons faire de la couenne à la Vacca. Hervé se déchaîne dans une 6c en réveillant les malheureux qui faisaient leur sieste (comme quoi il ne s’était pas assez donné les jours précédents).

Philippe est claqué après ces 4 journées de grimpe, habituellement il se prend un jour de repos ! Il tient jusqu’au bout pour l’assurage.

Eric grimpe avec 1 chausson, l’autre est sûrement en bas de « Pesciu Biancu ». Il part le chercher pendant que nous continuons à grimper. Il fait l’aller-retour au pied de la voie pour finalement se rendre compte qu’il était resté dans le coffre !

Le retour le lendemain matin se passe sans encombre avec une belle météo et une mer calme. Le retour à Grenoble est tardif, le lendemain sera rude !

 A l’auberge du col, l’accueil est chaleureux et la nourriture du dîner est bonne, les portions sont devenues conséquentes après s’être plaint d’avoir eu faim pendant la nuit !

Le matin en revanche on tourne au pain sec, ça pourrait être mieux.

Nous avons particulièrement apprécié le « cassoulet Corse » aux haricots de Soissons et petit salé, enfin sauf Josua qui avait demandé un régime végétarien, ce qui semblait quelque peu emmerder le chef cuistot.

A la fin des 4 jours les doigts de Josua sont meurtris ! Il faut dire que le rocher est très accrochant ! Ce qui permet d’ailleurs une adhérence sans prises dans les dalles pour le plus grand plaisir d’Éric et les frayeurs des autres!

Coût du camp

 

 

Soit environ 1000€/personne

Budget carbone du camp

Budget carbone simplifié (hors logement, ni matériel, ni toute notre vie quotidienne que nous n’avons pas emporté en corse) :

 1274 kgCO2e au total, soit 318kgCO2e par personne ou 212 kgCO2e par jour. Cela représente 16% du budget carbone annuel de chaque participant, dans un contexte de neutralité carbone visé par les accords de Paris (limite /personne estimée à environ 2000 kgCO2e /personne). Ce budget très élevé est dû en grande partie aux ferry qui représentent environ 75% de l’empreinte carbone, et en particulier au ferry de jour, presque 5x plus impactant que le ferry de nuit à cause de sa vitesse plus rapide semble-t-il.

Prendre l’avion depuis Grenoble semble similaire sur ce voyage (à confirmer), mais en voyageant de nuit en ferry pour l’aller et le retour cela fera une grande différence avec l’avion qui sera alors nettement plus impactant.

Pour plus de détails sur l’empreinte carbone des ferry : https://bonpote.com/ferry-calculer-en-1-minute-son-empreinte-carbone/